Hag`tions n°68 printemps 2014 - Communauté de communes de la

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HAG’TIONS
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE
GRANDES VAGUES
AU TOURP
N° 68 - PRINTEMPS 2014
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ENJEUX
« NOTRE
PRIORITÉ :
LE BIEN-ÊTRE
DES
ENFANTS »
>>>
Marcel Loquet
Vice-président en charge
de la Commission Éducation
Comment avez-vous
préparé la mise en place
des nouveaux rythmes
scolaires ?
HAG’TIONS
Une publication de la Communauté de communes de la Hague
8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex
02 33 01 53 33 - courrier@lahague.com
Site Internet : www.lahague.com
Directeur de la publication : Michel Canoville.
Rédaction en chef : Grégoire Martin.
Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks.
Visuel couverture :
© Guillaume de Monfreid/éditions Glénat
Photos : Jérôme Houyvet, Le Tourp, Ludiver,
Sylvain Manquet, Guillaume de Monfreid, Élodie Sanson,
D.R.
Conception et réalisation : FAWA.
Impression : Le Révérend.
Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une
entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des
déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est
certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la
fabrication du papier provient de forêts gérées durablement.
En septembre 2014, l’ensemble des écoles
du canton adoptera la semaine de 4,5 jours.
L’instauration de ces nouveaux rythmes
scolaires a des répercussions importantes
pour tous, enfants, enseignants, parents,
services de la CCH et associations. Ainsi,
nous avons organisé plusieurs phases de
concertation avec tous les interlocuteurs
et rencontré près de 120 personnes
en quatre mois. Il est logique que des
points de vue différents existent, car les
contraintes ne sont pas les mêmes parmi
les acteurs. D’où la nécessité d’une véritable concertation.
Quels seront les principaux
changements pour l’enfant ?
L’apprentissage matinal passera de
3 heures à 3 h 15. Les temps du matin sont
reconnus comme plus propices à l’apprentissage. Les horaires de l’après-midi
seront allégés. Reste la question de la
pause méridienne à laquelle nous, élus,
sommes particulièrement attachés : elle
ne devra pas être inférieure à 1 h 45. Cette
durée nous paraît un minimum pour que
l’enfant puisse profiter de ce moment
pour déjeuner et se détendre.
2-
La CCH aurait donc souhaité
conserver une pause
méridienne de 2 heures ?
Ce n’est pas un hasard si un millier
d’élèves déjeunent dans nos restaurants
scolaires. Nous sommes vigilants sur le
bien-être de l’enfant et sur le bienmanger, qui vont de pair. Comme nous
disposerons de 15 minutes de moins, il est
à craindre que les mises en place un peu
longues deviennent plus rares. Par
exemple, sera-t-il possible de continuer à
servir du fromage blanc bio, qui doit être
mis en portion ? Ce sont des questions qui
vont se poser.
« Assurer
12 à 15 heures
d’activités
hebdomadaires
de qualité
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»
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Bloc-notes
de Michel Canoville
«
Les élus et les services de la CCH ont
dépensé beaucoup d’énergie pour préparer
la mise en place des nouveaux rythmes
scolaires. Notre seul objectif est l’intérêt de l’enfant et nous craignons qu’il ne soit pas toujours
pris en compte. Cette réforme va également
recréer une inégalité flagrante sur le territoire
car certains maires ruraux n’auront pas les
moyens de l’appliquer. En effet, nous devrons
nous acquitter d’une facture supplémentaire de
500 000 euros. Au-delà du coût, les postes créés
seront pour la plupart précaires.
D’une génération à l’autre, les résidents s’installeront en septembre dans leur nouvel EHPAD.
Cette réalisation prouve qu’il est possible de
mener un projet important avec dextérité et
célérité, car moins de deux ans se sont écoulés
entre le vote et la construction. Pour cet établissement, dont le niveau de soins sera comparable à celui d’un hôpital, les prix s’établiront
dans la norme du département. Nous poursuivons l’ensemble des services permettant le
maintien à domicile dans les meilleures conditions. Fidèle à notre logo, nous nous revendiquons toujours à la pointe, celle d’une approche
humaniste. Et nous nous y accrochons. Car les
élus sont sans cesse bousculés par des
annonces successives, parfois contradictoires,
par la parution de textes, souvent inapplicables.
Voilà vingt ans que j’entends parler de la régulation des compétences entre la région, le
département, les intercommunalités, les
communes. Le flou règne encore et personne ne
peut se targuer d’une visibilité pour demain.
Nous faisons face sans savoir ce qui va arriver
en essayant de trouver des solutions pour les
citoyens.
»
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Quelle sera l’évolution
des temps périscolaires ?
Selon l’enquête que nous avons menée
auprès des parents d’élèves, 700 à
900 enfants participeraient aux activités
périscolaires lors de la rentrée 2014. Ils
sont 200 actuellement. Nous devons donc
trouver des solutions d’encadrement
satisfaisantes sans revenir à l’ère de la
garderie. Car les activités périscolaires
sont une opportunité de développer des
apprentissages différents. Or, encadrer
des enfants ne s’improvise pas. Rendezvous compte : nous devons assurer 12 à
15 heures par semaine d’activités collectives, que nous souhaitons de qualité. Si
les encadrants se succèdent dans un
même lieu, mais avec des consignes ou
des habitudes différentes, les enfants
peuvent être déstabilisés.
Comment répondre à
ces nouveaux besoins ?
D’une part, le temps de travail du
personnel des écoles va augmenter et
nous allons recruter l’équivalent de
10 temps pleins sur des tranches horaires
réduites (10 heures hebdomadaires
maximum), d’autre part, il s’agit de s’appuyer sur les associations, dont les animateurs qualifiés seront très courtisés sur
l’ensemble du département.
Trois d’entre elles sont déjà très impliquées : HVL (Hague Vacances Loisirs),
Vitanim’Hag et Familles rurales. D’autres
interviendront ponctuellement avec les
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agents de la CCH (Floton’Hag, AJIP,
MJVA). Nous ferons également appel aux
animateurs du Tourp, du planétarium
Ludiver et de la Cyber-base, en liaison
avec le projet d’école.
La collectivité a réitéré le principe de la
gratuité des activités. Et nous y tenons.
Mais le budget de fonctionnement des
écoles va augmenter de 500 000 euros,
passant à 3 millions d’euros.
Quelle est la réalisation
à laquelle vous êtes le plus
attaché ?
C’est sans aucun doute la mise en place
du temps de midi. J’ai commencé à m’impliquer dans la vie des écoles en 1974
comme parent d’élève. Et j’ai poursuivi
mon engagement en tant qu’élu. Car
quand l’école va bien, la commune se
porte bien.
Un établissement scolaire participe au
dynamisme d’un territoire, c’est un signe
d’optimisme. J’ai aussi eu la chance de
m’appuyer sur un service de la CCH très
professionnel et motivé. La réforme des
rythmes nous conduit à mettre l’organisation de la vie scolaire à plat. Nous ferons
le maximum car tous les élus sont attentifs à la qualité de l’éducation, au bienêtre de l’enfant et attachés à un service
d’éducation de proximité.
Une volonté qui sera rappelée alors que
la carte scolaire risque d’évoluer en
raison de la diminution continue des
effectifs.
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À SUIVRE
CYBER-BASE,
LE
NUMÉRIQUE
À PORTÉE
DE MAIN
Eric Barbier
et Jean-François
Lebacheley animent
les sessions de
formation avec
le tableau électronique
interactif (TBI).
S
Formation à la signature électronique des élus et
des responsables de la CCH.
* Ainsi sont appelés les passionnés d’électronique
et d’informatique.
ans Internet, il est de plus en plus difficile
de « se débrouiller » au quotidien, d’être
en contact avec les entreprises, les administrations et tous les services qui facilitent la
vie. Par exemple, une simple manipulation
permet de récupérer instantanément une
attestation de la part de la Sécurité sociale.
Sans ordinateur, ce délai se chiffre en
semaines. À la Cyber-base, la fracture numérique se réduit grâce à la mise à disposition
d’ordinateurs et d’imprimantes en accès libre
et aux nombreux ateliers.
Si la Cyber-base existe depuis 11 ans, elle a pris
ses nouveaux quartiers en février 2013, à deux
pas de la Maison des services publics. Une
proximité volontaire car un travail important
est mené avec la Boutique Emploi. Une fois
par semaine, le jeudi, se tient un atelier de
2 heures : les participants se connectent aux
offres d’emploi et apprennent à y répondre.
« Notre objectif est bien sûr de familiariser à
l’outil informatique mais aussi d’instaurer de la
convivialité et de rassurer un public qui
manque parfois de confiance », expliquent Eric
Barbier et Jean-François Lebacheley, les deux
animateurs. Il ne s’agit pas seulement d’un
coup de pouce informatique mais également
d’un accompagnement pour rédiger un CV et
une lettre de motivation. « Le monde bouge
trop vite pour les personnes les plus fragiles.
Celles-ci redoutent le numérique qu’elles
considèrent comme un handicap supplémentaire. Son accès devient vital si l’on veut une
société harmonieuse et fluide », remarque
Christian Cauvin, vice-président de la CCH en
charge de l’action économique et militant infatigable de la démocratisation numérique.
Ainsi, les participants aux sorties de
Hag’Solidaire, d’abord réticents devant l’ordinateur, se sont pris au jeu et ont mené à bien
un montage de photos, souvenirs de l’une de
leurs balades. La Cyber-base ne bénéficie pas
seulement de locaux neufs, clairs et agréables
4-
mais aussi de matériel dernier cri comme une
station vidéo et surtout d’un tableau blanc
interactif (TBI) qui renouvelle l’apprentissage,
le mode d’animation des ateliers et convient à
tous. Eric Barbier et Jean-François Lebacheley
écrivent au crayon sur ce tableau, un écran
tactile relié à un ordinateur portable, et à un
projecteur. La technique ne serait rien sans le
savoir-faire des deux animateurs qui, depuis
maintenant plus de 10 ans, accompagnent tous
les publics, des petits du RAM aux clubs de
retraités en passant par des personnes handicapées de la Maison des Fontaines. Ils ont
également assuré des permanences dans
plusieurs communes, toujours dans le même
objectif : ne laisser personne sur le bord de la
route et libérer les débutants de leurs appréhensions. Ils savent s’adapter à chaque niveau
et passer du B.A. BA aux « geeks »* qui veulent
créer leur propre site Internet. Ils forment
également les responsables de la CCH : le
7 février, une session de formation à la signature électronique était organisée à leur attention. Demain, les élus disposeront d’un
cartable électronique qui rassemblera tous les
documents nécessaires (convocation ou
compte-rendu de commissions et de conseils
pléniers, de budget ou textes de référence)
dans une tablette numérique de la taille d’un
livre. « C’est aussi un enjeu démocratique, car
il sera envisageable de prendre des responsabilités publiques sans craindre pour la gestion
de son temps », estime Christian Cauvin. Les
agents bénéficient également de formation à la
Cyber-base : « c’est un outil de ressources
transversal et un lieu de créativité qui bénéficie
à tous, une brique dans un ensemble », précise
Fabienne Cosset, responsable du service
Culture. Le numérique, devenu denrée essentielle, court à vitesse folle. Bientôt, grâce à l’imprimante 3 D, chacun pourra concevoir et
imprimer des pièces et des objets. À condition
de connaître les rudiments de l’informatique.
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DOSSIER
UN NOUVEL
EHPAD
POUR
LA RENTRÉE
La cuisine relais située à quelques pas des chambres des résidents.
V
>>>
oilà longtemps que l’on en
parlait… Il devient réalité.
Au troisième trimestre, le
bâtiment neuf de l’EHPAD devrait
ouvrir ses portes. Un changement
de taille pour les résidents et le
personnel. Le projet a été mené en
partenariat avec un promoteur et
un bailleur social.
Le plan des futurs espaces verts
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L’équipe de l’EHPAD visite les lieux guidée par l’architecte.
DOSSIER
UN NOUVEL
EHPAD POUR
LA RENTRÉE
La maison se prépare
à accueillir ses résidents
E
Vue du chantier de la rue Jacques-Prévert.
n septembre, une maison neuve
accueillera ses habitants : les résidents de la maison RolandRicordeau et les nouveaux arrivants, dont
certains rejoindront l’unité destinée aux
personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer. Ils emménageront dans un
bâtiment moderne, situé rue JacquesPrévert, derrière l'école maternelle de
Beaumont-Hague (anciennement impasse
Cotis-Capel).
Pour concevoir l’aménagement intérieur
de cet EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes)
de nouvelle génération, un important
travail de réflexion a été mené en amont
avec les futurs utilisateurs et les architectes de l’agence caennaise Lignes et
Architecture. Le personnel, unanime,
souhaitait en finir avec les recoins, les
longues marches dans les couloirs ventés.
En effet, le bâtiment actuel est décrit par
ses connaisseurs comme biscornu ou
encore tarabiscoté. À partir de la rentrée,
le personnel disposera d’un espace fonctionnel, notamment avec une cuisine
relais pour faire réchauffer les boissons et
les aliments sans devoir repasser par la
cuisine et d’une lingerie moderne. Corine
Guilbert, responsable du CIAS et directrice de l’EHPAD, a visité d’autres établissements construits par le cabinet
d’architectes, des nouveaux et des plus
anciens, afin de vérifier la bonne tenue du
matériel après quelques années. Elle a
6-
porté une attention particulière à la fonctionnalité des meubles ainsi qu’à la
couleur pour apporter de la gaité dans les
lieux. Les chambres, d’une surface de
20 m², aménagées de manière très
pratique, sont équipées de connexion
Internet et d’un écran plat de télévision.
Les résidents se retrouveront dans une
salle à manger située au premier étage,
disposant d’une terrasse avec une belle
vue, et dans de petits salons confortables.
Les personnes atteintes de pathologie
Alzheimer ou apparentées bénéficieront
d’une salle d’activités spécialement
aménagée s’ouvrant sur un jardin thérapeutique sécurisé.
En tout, l’établissement compte 46 lits
dont 10 en unité fermée. Pour l’accueil
des nouveaux résidents, la priorité est
donnée au degré de dépendance et,
ensuite, les critères de résidence entrent
en compte. Si le prix de journée du nouvel
établissement, 58 euros, reste dans la
moyenne du département, il affiche une
nette augmentation par rapport au coût
actuel. Toutefois, l’établissement étant
classé EHPAD public, en raison de son
prix journée inférieur à 60 euros, les résidents sont éligibles à l’aide sociale versée
par le département.
Dès maintenant, le personnel réfléchit
aux modalités du déménagement afin
qu’il se passe dans les meilleures conditions pour les résidents. Changer de
maison n’est jamais chose facile.
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Des locaux
et du matériel neufs
Nous touchons
au but
« Nous assistons enfin à la concrétisation
d’un projet dont nous parlions depuis
10 ans.
Nous avions d’abord espéré étendre et
rénover les locaux actuels mais l’opération s’est révélée impossible en raison de
l’évolution des normes. De plus, effectuer
les travaux avec les résidents sur place
risquait d’être une opération complexe. Il
nous a semblé plus sage de construire un
nouveau bâtiment fonctionnel, adapté aux
normes en vigueur. Une fois la décision
prise, nous avons gagné du temps en
montant un partenariat avec Icade et
Axentia. Aujourd’hui, nous touchons au
but. La résidence actuelle sera transformée immédiatement en logements
pour des personnes à mobilité réduite et
accueillera également le relais enfants. La
CCH porte une grande attention aux
personnes âgées, qu’elles résident à
l’EHPAD ou chez elles où certains bénéficient du portage de repas et de possibilités
nombreuses de déplacement grâce aux
différentes offres de transport. Elles
peuvent aussi bénéficier du SSIAD
(Services de soins infirmiers à domicile)
pour l’aide aux gestes essentiels de la vie. »
Jean Frigout,
vice-président de la CCH
chargé des affaires sociales
et générales
Vue de la cuisine relais qui permettra de réchauffer
aliments et boissons.
« Nous nous organisons pour que le déménagement se passe le mieux possible. C’est
un événement dans la vie des résidents. La
plupart sont venus directement de leur
domicile. Ici, c’est leur deuxième maison.
Certains posent des questions, surtout sur
les effets qu’ils pourront apporter ou sur les
raisons du déménagement. D’autres n’en
parlent pas. Les familles se montrent plus
mitigées car elles apprécient le côté familial
de cette petite structure. Le nouvel EHPAD
ne sera pas beaucoup plus grand et va
surtout gagner en fonctionnalités et en
modernité. Les locaux neufs seront appréciables, ainsi que le matériel, car tout
commence à vieillir. »
Aude Henry,
infirmière coordinatrice
DOSSIER
UN NOUVEL
EHPAD POUR
LA RENTRÉE
Une maison
conviviale et familiale
« J’ai visité le futur établissement. Moi, je me
projette déjà là-bas. Je travaille ici depuis
20 ans et je suis contente de ce changement,
car c’est un nouveau départ. Nous avons
participé à l’élaboration, avons donné notre
avis et nous nous sentons investis. C’est
aussi notre petite maison. On y passe beaucoup de temps, il faut que tout le monde y
soit bien. J’espère que nous ne perdrons pas
en luminosité mais les couleurs vont être
gaies. Déjà, nous allons moins courir car les
installations sont plus ramassées et nous
aurons plus de temps pour les résidents. Ici,
on doit se refaire le brushing après nos
longues marches dans les couloirs peu isolés
du vent. Mon souhait ? Une maison pratique
qui garde cet esprit convivial, familial et
chaleureux, où on n’hésite pas à entonner
tous ensemble la chanson Su la Mé, l’hymne
de la Hague. »
Sylviane Ropers,
aide-soignante
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Plan de masse de l'EHPAD.
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Un parc pour
les résidents
DOSSIER
L
e parc paysager sera
aménagé au cours du
dernier trimestre
2014 et du premier
semestre 2015. Au sud
du bâtiment, prendra vie
un espace vert composé
d’arbustes et de vivaces.
Ainsi, les résidents et le
personnel jouiront d’une
belle vue mais aussi les
visiteurs et les passants
qui pourront l’admirer
depuis la chaussée. Un
jardin protégé va être
implanté au sud-est.
Au nord, quatre espaces
vont être créés : deux
jardins avec des zones
de repos le long du
chemin, une partie
plantée en massif, et
un jardin des sens
destiné aux résidents.
UN NOUVEL
EHPAD POUR
LA RENTRÉE
Simplicité et esthétique
« Nous avons privilégié un matériau simple
et souple pour répondre aux délais de
construction serrés sans oublier l’esthétique.
Les façades en béton préfabriqué, avec un
bel aspect de bois clair, résistent aux intempéries et vieillissent bien. Des variations de
panneaux entre l’aspect bois et un béton
plus gris donnent un rythme en façade. Le
bâtiment joue la simplicité : il est composé
de deux grandes ailes s’articulant autour
d’un patio. Dans l’une, on trouve l’administration et les locaux techniques, dans l’autre
les chambres et services.
Les salles de bain, également préfabriquées,
sont intercalées entre chaque chambre qui
gagne en surface car il y a moins de circulation. Pour créer un volume intérieur sans
monotonie et éviter un long couloir, alternent les chambres, les circulations et les
zones techniques. Nous avons privilégié
l’amplitude et l’aération et créé un patio intérieur pour apporter de la lumière dans les
circulations. Le bâtiment est classé basse
consommation (BBC), grâce aux façades en
béton très isolées qui permettent des économies d’énergie et la pose de panneaux
solaires en toiture pour l’eau chaude sanitaire. »
Philippe Lacroix,
cabinet Lignes et architectures
Un projet en partenariat
L
’EHPAD se construit grâce à trois partenaires. Un promoteur, Icade, fournit le bâtiment clés en main et
propose un montage financier permettant à la CCH de se détacher des contraintes liées à la construction
puis à la gestion de l’entretien du bâtiment. Il sélectionne également l’architecte. Un bailleur, Axentia,
finalise le financement, achète le bâtiment à Icade et le loue au CIAS pour une durée de 37 ans. À l’issue
de cette période, la collectivité en devient propriétaire.
Le promoteur
Le bailleur social
« L’intérêt de ce projet est de conjuguer la
qualité publique de gestion et d’exploitation
de l’établissement par le CIAS et l’efficacité
de la réalisation par une maîtrise d’ouvrage
professionnelle, efficiente dans les délais,
efficace pour le montage. Nous nous engageons pour un cadre de vie propice à la sérénité, pour le bien-être des résidents mais
aussi des aidants.
Icade porte l’opération de construction :
nous avons défini en 2011 le programme de
travaux et proposé un programme financier
permettant au CIAS de construire un
ouvrage dont il serait locataire. Nous avons
proposé Axentia comme bailleur et l’avons
accompagné dans la recherche de financements auprès de la Caisse des Dépôts. »
« Axentia est bailleur social spécialisé dans les
établissements médico-social. Nous avons
réuni le financement social en sollicitant
divers financiers et acquis le bâtiment.
Durant 37 ans, durée du bail, le CIAS nous
versera une redevance trimestrielle, puis le
bâtiment lui reviendra. Bailleur social, nous
travaillons et facturons en toute transparence
sur la base du coût du bâtiment. Ensuite,
notre rôle sera de gérer l’établissement. Nous
interviendrons pour le remplacement de
composants ou les grosses réparations.
En tant que bailleur social, nous sommes
heureux de participer à ce projet car c’est un
bel outil et surtout c’est un outil d’utilité
publique. Le projet fonctionne aussi car les
partenaires travaillent en bonne intelligence
afin que la vie des résidents soit la plus
agréable possible. »
Alkan Aslan, Axentia
Frédérique Bureau et
Christophe Deleuze, Icade
8-
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UNE
JOURNÉE
AVEC...
LAURE
MELLET
UN
RYTHME
ENDIABLÉ
L
e mercredi et le jeudi, une boule
d’énergie déboule dans la Hague.
Silhouette svelte, cheveux bouclés,
jupe et sac aux couleurs joyeuses, Laure
Mellet fait entendre sa petite musique bien
entraînante. Enseignante depuis cinq ans
à l’école de musique de la Hague, la jeune
femme de 30 ans donne des cours de flûte
traversière, dirige un atelier de chant,
petites percussions, percussions corporelles pour adolescents et adultes, de 12 à
70 ans. Elle anime aussi un groupe de
musique d’ensemble de 9 personnes qui
joue tous les styles de musique, blues,
reggae, rock... Chaque rentrée, elle
découvre de nouveaux visages et talents.
Une course
en musique
Elle s’occupe aussi de la formation musicale (solfège) des deux dernières années
du deuxième cycle. En deux jours, cette
passionnée du travail, comme elle se
définit, accueille une quarantaine
d’élèves. Sans compter les bébés… En
effet, le jeudi matin, elle commence sa
journée soit à la crèche soit au RAM où
l’attendent une douzaine de musiciens en
herbe pour deux séances de 30 minutes.
Elle distribue à chacun des petites percussions — maracas, triangles, claves, castagnettes — ou un tambourin, les enchante
avec un air de flûte et leur chante des
chansons à mime comme Monsieur
Atchoum.
Ensuite, elle enchaîne sur les cours de
flûte à l’école de musique. Lorsqu’elle a
terminé ses deux journées de cours dans
la Hague, Laure Mellet ne profite pas d’un
repos bien mérité mais endosse son
costume de « musicienne-intervenante » à
l’école de musique de Saint-Lô, sa ville
natale où elle a étudié. Les lundi et mardi,
elle rejoint Saint-Sauveur-le-Vicomte où
elle dirige une école de musique de
70 élèves qu’elle a créée voilà cinq ans.
Le plaisir
des master class
Pour suivre Laure Mellet, il faut du souffle.
Car la flûtiste n’en manque pas. Dernière
de cinq enfants, tous musiciens, elle est la
seule à en avoir fait son métier et le
pratique avec une joie communicative.
Elle s’est battue pour vivre en musique en
faisant un crochet par un BEP sanitaire et
social, un bac vente et représentation puis
a travaillé pour financer ses études de
musique. De ce parcours indirect, elle
retient de manière positive que ces formations lui permettent de communiquer avec
tous les publics et d’adapter sa pédagogie
aux élèves. Laure Mellet cultive le partage
et se réjouit à l’avance du concert de fin
HAG’TIONS N° 68 - AVRIL - MAI - JUIN 2014
-9
d’année où tous les élèves des cours
collectifs se retrouvent sur scène. « Notre
grande chance à la Hague est de pouvoir
monter des projets à intérêt pédagogique
en liaison avec la saison culturelle et en
partenariat avec les associations locales.
Avec mes élèves, nous avons participé aux
master class d’artistes de Miss White,
Arthur Ribot, Fabien Ruiz. Lorsque Miss
White a donné un spectacle à la Hague,
nous avons vécu une expérience
incroyable car nous avons assisté en
avant-première à un concert acoustique
suivi de trois heures d’ateliers dirigés par
les artistes. Et le lendemain, lors de leur
concert, tous les élèves ont été invités à
participer sur scène. » Elle se souvient
aussi avec émotion du travail d’improvisation avec Arthur Ribot et de la réflexion
menée sur la liberté musicale ou encore
de l’expérience d’apprentissage des
claquettes avec Fabien Ruiz, claquettiste et
chorégraphe du film The Artist, un artiste
généreux et perfectionniste.
Comme beaucoup, Laure Mellet attend
avec impatience l’ouverture de l’espace
culturel. Elle imagine déjà les prodiges
qu’il sera possible d’accomplir et les
projets communs qui s’annoncent avec les
équipes de danse, de théâtre... Elle ne
boude pas non plus son plaisir à l’idée d’y
trouver une machine à café !
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Les beaux jours du Tourp
BRÈVES
Le Tourp est ouvert à nouveau au public depuis le
15 février et promet un programme 2014 placé sous le
signe de la diversité, mêlant harmonieusement tradition
et modernité. C’est l’année de toutes les découvertes qui
commence avec l’exposition de Guillaume de Monfreid,
« Vagues, la mer dans tous ses états », un voyage ludique,
poétique et périlleux à suivre jusqu’au 1er juin. Plusieurs
événements et ateliers sont organisés autour de cette
exposition.
>> Lundi 21 avril, Guillaume de Monfreid propose un
atelier de dessin voyageur : une balade sur le littoral pour
croquer des dessins à la plume. Le mercredi 23 avril, vous
pourrez peindre la mer avec ce spécialiste et réaliser votre
interprétation de l’échelle de Douglas (classement des
vagues en 9 états).
Midi en France
en direct d’Omonville-la-Rogue
Le lundi 21 et mardi 22 avril, Midi en France
s’installe sur le port d’Omonville. Le public est
bienvenu sur le plateau pour assister à l’émission de France 3 en direct et à son tournage.
Ce magazine, diffusé tous les jours de la
semaine à 10 h 50, est animé par Laurent
Boyer et réunit de nombreux chroniqueurs,
Pierre Bonte, Nathalie Simon, Hélène Boucher,
Vincent Ferniot, Jean-Sébastien Petitdemange,
Nathalie Schraen-Guirma. Il valorise la découverte, la proximité et la convivialité.
Promenons-nous dans la nature
>>
À partir du 2 mai, le Tourp hume l’air du Cotentin
avec la nouvelle exposition de Jérôme Houyvet en extérieur, « Lumières marines du Cotentin ». Pour son retour au
Tourp, le photographe a abandonné son paramoteur et
enfilé ses chaussures de randonnée pour offrir sa lecture
du littoral du Cotentin qui recèle bien des richesses insoupçonnées. Au programme : tempêtes, phares, ports, brume
mystérieuse, embruns et vent. Une exposition en partenariat avec le Conservatoire du Littoral.
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Le jeudi 8 mai, rencontre avec l’artiste autour d’un
diaporama de ses plus belles photos suivie d’une visite de
l’exposition en sa compagnie et d’une séance de dédicace
lors d’un goûter normand.
Ouvrage : Lumières Marines du Cotentin de Jérôme
Houyvet
Le Syndicat Mixte des espaces littoraux de la Manche
(SYmel) donne rendez-vous pour des sorties nature : le
4 mai autour de la baie d’Ecalgrain, le 15 juin dans les
landes de Vauville et le 25 juin à Herqueville.
Renseignement : 02 33 04 61 59- littoral@manche.fr
Arbres et chansons à la Maison Prévert
Deux ateliers à ne pas manquer à la Maison Prévert. Le
mercredi 16 avril, suivant la fameuse question de
Jacques Prévert : « Les arbres sont-ils des hommes
comme les autres ? », les enfants découvrent dessins
et textes évoquant les arbres, avant d'en faire le
portrait. Le mercredi 23 avril, ils deviennent paroliers
et dressent leur portrait en chanson en s'inspirant de
la chanson Je suis comme je suis écrite par Jacques
Prévert et interprétée par Juliette Gréco.
Renseignement : 02 33 52 72 38
www.patrimoine.manche.fr
Des œuvres originales du peintre
à la Maison Millet
Dans le cadre du bicentenaire de la naissance de JeanFrançois Millet, né en 1814, une dizaine d’œuvres
originales (dessins et gravures) sont exposées dans le
cabinet d’art graphique de la Maison Millet du 1er avril
au 30 septembre. Elles proviennent des collections du
département et du musée d'art Thomas-Henry de
Cherbourg, dont la gravure et le cliché-verre de La
précaution maternelle. Quatre dessins sont mis en
avant pour illustrer le travail préparatoire du peintre
sur Tobie ou L’Attente et sur La Leçon de tricot et La
Leçon de Lecture. Autour de la maison natale du
peintre, Les Premiers Pas, La Becquée ou encore La
Précaution maternelle sont réinterprétés et mis en
scène sous la forme de silhouettes.
Renseignement : 02 33 01 81 91
www.patrimoine.manche.fr
© J. Houyvet - LumièresMarines.com
>> Dès le 7 juin, le Tourp propose de partir « Sur les pas
de Lucien Goubert », un artiste né à Flamanville dont les
différentes facettes sont à découvrir.
>> Toute l’année, le manoir du Tourp propose des
animations ludiques et pédagogiques autour du patrimoine local. Chaque mercredi, différents ateliers sont
organisés autour des thèmes préhistoriques ou nature
(parures, laine, peinture sur galets, poterie au colombin,
recyclage sur la « déco récup », le land art, cuisine au
feu de bois). Des animations spécifiques et des stages
sont également programmés durant les vacances
scolaires. Enfin, des ateliers famille se tiennent les
dimanches 6 avril et 4 mai.
Retrouvez les programmes des ateliers et les horaires
d’ouverture sur www.tourp.com
Le printemps du planétarium
Le planétarium Ludiver fait la part belle aux familles en organisant
plusieurs événements. Le 6 mars, petits et grands sont invités à l’animation « Les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles » et le 6 mai à « Voir
l’Invisible » ! Le 22 mars, on y fête le printemps avec une conférence sur
les cadrans solaires, des animations sur les abeilles et une bourse aux
plantes. Musique céleste le 18 avril avec le concert de harpe celtique
sous la voûte du planétarium donné par Christine Hôgl.
Ne manquez pas les expériences sur l’eau, les 16, 23, 30 avril et 7 mai,
dans la thématique : « Au printemps la Normandie se découvre ».
Le public pourra découvrir ou visiter une nouvelle fois l’exposition
« l’Eau-dyssée, du Big-Bang à notre robinet », présentée depuis le
3 février. Enfin, durant chaque période de vacances scolaires, des ateliers
« les curieux de l’espace » sont organisés à l’attention des jeunes.
www.ludiver.com
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A dada
© Jean-Pierre Estournet
Le cirque du docteur Paradi présente A dada le
22 mars lors de la cinquième édition du festival Spring.
Dans un monde de fête foraine en décrépitude, un
couple burlesque entre en piste au galop. Entre La Strada
et En attendant Godot, des artistes sans public, cavaliers
sans monture espèrent le retour des chevaux décimés ou
confisqués pour repartir vers un ailleurs plein d’espoir.
(Spectacle programmé dans le cadre de l’Élan des jeux,
en relation avec les Jeux équestres mondiaux qui se
déroulent cette année en Normandie).
BRÈVES
LA SAISON
CULTURELLE
BAT
LE RAPPEL
The Wackids
© Christophe Goussard
>> Le Rock attend les enfants le 4 avril avec le World
Tour de The Wackids, véritable conférence musicale,
ponctuée d’anecdotes croustillantes sur le rock.
Ce « temps pédagogico rock’n roll » est aussi désopilant
pour les adultes que pour les bambins. Les champions du
rythme et de la gouaille délivrent un concert explosif aux
jeunes rockeurs en réinterprétant les tubes interplanétaires des grandes stars du rock, de Chuck Berry aux
White Stripes en passant par les Beatles et les Rolling
Stones.
Splatch © Emmanuel Piau
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La Vie est belle, le 12 avril, avec Les Fouteurs de
joie, cinq musiciens-comédiens au corps souple et au
verbe haut. Une joyeuse fanfare qui livre un regard
aiguisé sur le monde et partage histoires d’amour et
d’amitié au rythme des guitares manouches, du ukulélé,
de l’accordéon, du banjo, de la contrebasse, du tuba, de
la clarinette et du saxophone.
La cie Les déménageurs associés
fait Splatch ! le 23 mai, un spectacle
féérique, à partir de 3 ans, où deux petits
clowns poétiques et drôles tentent de
maîtriser l’eau. Sur scène, un écran vidéo d’où
jaillissent les nuages, la pluie et les torrents
mais aussi, l’eau, celle que l’on peut, boire,
celle qui mouille. Sans paroles, des personnages facétieux font comprendre à quel point
l’eau est une ressource précieuse.
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Fouteurs de joie © Sylvain Gripoix
Renseignements :
www.lahague.com
>> La cie les 3 sentiers passe Un soir chez Victor H, les
6 et 7 juin et met en scène les séances de spiritisme
vécues par Victor Hugo lors de son exil à Jersey entre
1853 et 1855. Cette pièce retranscrit un pan de la vie du
géant de la littérature et de sa famille, leur solitude et
leur ennui, leur sentiment de révolte, la présence permanente de la mer et du vent.
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Un soir chez Victor H © Cie les 3 sentiers
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HISTOIRES DE LA HAGUE
© Guillaume de Monfreid/Éditions Glénat
LES GRANDES VAGUES DE MONFREID AU TOURP
G
uillaume de Monfreid embrasse avec ses pinceaux la
mer dans tous ses états, la suit
à travers le monde depuis
plusieurs décennies, de calme plat en
tempêtes. L’architecte voyageur, dessinateur et aquarelliste, a composé pour
le Tourp une dissertation poétique sur
les neuf états de la mer, interprétant
avec sa créativité la classification scientifique de l’amiral anglais Douglas.
Guillaume de Monfreid a saisi la mer
depuis la pointe de la Hague et depuis
les côtes qu’il a arpentées à travers le
monde. Bon sang ne saurait mentir et le
petit-fils d’Henry de Monfreid, le
fameux aventurier de la Mer rouge, a
commencé à tenir ses croquis de
voyages à l’encre de Chine à l’âge de 20
ans. Comme son illustre aïeul, il s’est
rendu au Yemen mais en tant qu’architecte d’une usine à gaz et non pour
courir les trésors. Il se décrit comme
cartésien et organisé et croque la mer à
pleines dents, partout dans le globe car
elle n’est jamais la même.
Et ce sont ces expressions et ces
contrastes qu’il veut partager grâce à
ses dessins à la plume, ses aquarelles
figuratives, signe de calme plat, ou
quasi abstraites quand la mer est
démontée. Guillaume de Monfreid
dévoile les états d’âme marins, de la
sagesse à la mélancolie en passant par
le grondement de la colère. À mer
variée, répond une exposition luxuriante où se succèdent dessins, aquarelles mais aussi céramiques et objets
charriés par les courants. Car l’archi-
tecte observe les témoignages vivants
laissés par les vagues sur le rivage, et
met en scène les récits de sauveteurs
qui se collettent aux courants au risque
de leur vie. Guillaume de Monfreid veut
aller au-delà de la simple écume de
la vague pour montrer la mer dans tous
ses états, à horizon rapproché ou
plus lointain.
Catalogue de l’exposition du Tourp : Vagues, la mer dans tous ses états
Editions Glénat. Collection Hommes et océans, 176 pages, prix public : 19,99 € TTC
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